La performance des sociétés cotées ne se résume pas à un simple chiffre global. Le rapport révèle des dynamiques intéressantes : le secteur bancaire coté a vu son PNB grimper de 6,3 % à fin septembre 2025, atteignant un cumul d’environ 72,6 MMDH.
Côté industrie, les revenus du secteur progressent de 5,4 %, pour un total de 154,1 MMDH, soutenus notamment par des groupes dans la distribution, la santé, les matériaux ou les mines.
Autre signal fort : les dépenses d’investissement privé les fameux CAPEX affichent une hausse marquée. Selon le rapport, elles atteignent 19,3 MMDH, en hausse de 34 % sur un an. Un contraste avec les critiques souvent adressées au Maroc sur l’insuffisance de l’investissement privé.
Ces données traduisent quelque chose de plus profond qu’un simple rebond : un repositionnement structurel, une confiance relative dans l’avenir, et un pari sur un développement tiré par l’industrie, les télécoms, la logistique et les services modernes.
Mais ce tableau, aussi encourageant soit-il, n’efface pas les zones d’ombre. Malgré la hausse globale, la progression des revenus reste modérée et pour certains secteurs ou entreprises, les résultats sont contrastés.
Le contexte macroéconomique national pèse : la demande intérieure demeure faible, le pouvoir d’achat reste tiré, et le Maroc dépend largement des débouchés extérieurs notamment l’Union européenne pour soutenir ses exportations. Dans un climat international instable, les incertitudes sur la conjoncture mondiale peuvent vite fragiliser les acquis.
La montée de l’endettement des entreprises industrielles même si souvent présentée comme stratégique ne doit pas être ignorée : toute faiblesse de la demande ou hausse du coût des intrants pourrait éroder les marges.
En clair : le Maroc amorce un réajustement, structure son appareil productif, mais la reprise reste fragile, soumise à des soubresauts extérieurs et à des défis internes pouvoirs d’achat, insertion des jeunes, diversification des marchés, montée en gamme industrielle, etc.
Ce chiffre global n’est pas un simple repère comptable. Il représente un pivot possible vers un Maroc plus industrialisé, plus moderne, capable de s’appuyer sur des secteurs variés industrie, télécoms, infrastructures plutôt que sur une agriculture sensible aux aléas climatiques.
Il marque aussi une opportunité pour les décideurs, les investisseurs et les acteurs publics : à condition de consolider l’environnement économique, de soutenir l’investissement privé, d’encourager l’innovation, de diversifier les débouchés et d’améliorer la compétitivité le potentiel existe.
Mais surtout, c’est un appel à la vigilance. Un appel à ne pas se reposer sur un trimestre, mais à construire de la durabilité, à renforcer la gouvernance, à rester attentif face aux risques externes, et à miser sur la résilience sociale, l’emploi, l’équité bref, sur un modèle de croissance inclusif et juste.
Pour une génération marocaine tournée vers l’avenir entre ambition et responsabilité ces résultats peuvent être un levier de confiance, mais seulement si l’engagement est collectif, à long terme, et ancré dans les réalités du terrain.
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